Entre terre et mer

Battue par les flots, Saint-Malo a un caractère bien trempé. Entre terre et mer, la cité corsaire se surplombe depuis ses remparts, mais ne se domine jamais. Ici, c’est la marée qui décide. Quand la mer se retire, filez dare-dare vers l’îlot du Grand-Bé, où repose Chateaubriand. Dès lors qu’elle regagne du terrain, réfugiez-vous derrière ses fortifications, une crêpe caramel au beurre salé à la main. Une fois repu, larguez les amarres vers l’hôtel Mercure, sur le front de mer. Derrière ses vitres offrant une vue imprenable sur la côte d’Emeraude, vous vous sentirez l’âme d’un navigateur, mais bien au sec. Et si vous avez envie de vous mouiller, il y a toujours un spa.

La crêpe en Bretagne, c’est une institution. Et le beurre salé, une religion. Les deux ensemble sont un pur régal, que l’on accompagne naturellement à l’hôtel avec du cidre local. Il y a aussi au petit-déjeuner des craquelins, ces biscuits en forme de disque incurvé pochés dans l’eau chaude avant d’être cuits au four, et des yaourts Malo, typiques de la cité corsaire. Privilège pour les clients VIP, un pot de miel de Cancale les attend patiemment dans leur chambre.

Crédit photo : Nadja Oertlin

Située sur l’île du Grand-Bé, la tombe de Chateaubriand est accessible à pied depuis la plage de Bon Secours. Cette promenade, fort agréable à marée basse, peut cependant virer au cauchemar lors des grandes marées, quand la mer reprend ses droits sur le sable en moins de dix minutes. Pour éviter aux promeneurs de se retrouver piégés, Hugo Besnier, boulanger de son état, s’est transformé six ans durant en sauveteur bénévole, abandonnant pains et croissants pour sonner l’alerte. Celui qu’on surnomme le « sonneur des Bés » a désormais raccroché son mégaphone. Pensez donc à consulter les horaires de marées avant de vous y aventurer.

Crédit photo : FerrF